Interdiction de casino : comprendre, vérifier et agir

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Les casinos et jeux d’argent en ligne séduisent chaque année des millions de personnes en France. Mais pour certains joueurs, le divertissement peut glisser vers l’excès, l’endettement ou la dépendance. Afin de prévenir ces risques, l’État a mis en place un dispositif d’interdiction de jeux, souvent appelé « interdiction de casino ». Ce système, piloté par l’Autorité nationale des jeux (ANJ), vise à protéger les joueurs vulnérables tout en préservant l’ordre public.

Pourquoi une interdiction de casino ?

Il existe trois grands motifs qui peuvent conduire à une interdiction de jeux :

L’interdiction volontaire (ou auto-interdiction)

Un joueur qui constate que sa pratique lui échappe, en devenant dépendant aux jeux de hasard et d’argent, peut demander lui-même à être interdit. Cette décision personnelle est confidentielle, gratuite et vise la protection du joueur.

L’interdiction administrative

Le ministère de l’Intérieur peut prononcer une interdiction lorsqu’un joueur trouble l’ordre public dans un établissement de jeux ou présente un comportement jugé dangereux.

L’interdiction judiciaire

Dans certains cas, un juge peut prononcer une interdiction de jeux à titre de peine complémentaire ou de mesure de protection.

Quelle que soit son origine, l’interdiction est inscrite dans un fichier national géré par l’ANJ. Ce fichier est consulté automatiquement par les casinos, clubs de jeux et opérateurs agréés en ligne afin d’empêcher l’accès aux personnes concernées.

Quels effets concrets ?

Être inscrit au fichier des interdits de jeux entraîne :

  • le refus d’entrée dans tous les casinos et clubs de jeux de France,
  • l’impossibilité d’ouvrir ou de conserver un compte auprès d’opérateurs agréés de paris sportifs, paris hippiques et poker en ligne,
  • le blocage des comptes FDJ et PMU en ligne.

L’interdiction est donc générale et nationale. Elle s’applique partout et ne peut être contournée légalement.

Comment savoir si l’on est interdit de jeux ?

Il n’existe pas de base de données publique permettant de « vérifier » son statut. Trois moyens permettent toutefois de le savoir :

  • Utiliser directement l’ANJ : deux formulaires sont accessibles sur son site officiel : l’un pour demander à être interdit et l’autre pour lever une interdiction. Remplissez l’un des deux formulaires pour savoir si vous êtes déjà interdit de jeux. L’ANJ est la seule autorité habilitée à confirmer une interdiction en cours.
  • Tenter d’ouvrir un compte sur un site agréé : en cas d’interdiction, la création sera bloquée automatiquement. Voici la liste des opérateurs agréés.
  • Se présenter à l’entrée d’un casino/club : les contrôles d’identité réalisés à l’accueil consultent le fichier, et l’accès est refusé si l’on y figure.

Comment demander une interdiction volontaire ?

La démarche est simple et rapide. Deux possibilités :

  1. En ligne (recommandée) :
  2. Par courrier :
    • adresser une lettre de demande à l’ANJ,
    • joindre une copie d’une pièce d’identité.

L’interdiction volontaire dure 3 ans minimum. Elle est irrévocable pendant cette durée : impossible de l’écourter. À l’issue des 3 ans, la levée n’est pas automatique : le joueur doit adresser une demande de levée auprès de l’ANJ.

Quelles alternatives à l’interdiction totale ?

Certains joueurs souhaitent se protéger sans aller jusqu’à l’exclusion de tous les jeux. Deux dispositifs existent :

  • L’auto-exclusion temporaire : proposée sur chaque site légal, elle permet de suspendre son compte pour une durée allant de 24 heures à 12 mois. Elle est irréversible pendant la période choisie.
  • La limitation volontaire en casino/club : certains établissements permettent d’instaurer des limites personnalisées (nombre de visites, montant des mises, moyens de paiement).

Ces mesures offrent une flexibilité pour les joueurs qui veulent garder une maîtrise sans se fermer toutes les portes.

Données personnelles et confidentialité

L’interdiction de jeux implique l’inscription dans un fichier géré par l’ANJ. Ce fichier a été autorisé par un l’arrêté ministériel du 6 janvier 2021, après avis de la CNIL. Les données sont consultées uniquement par les opérateurs agréés afin d’appliquer l’interdiction.

Les joueurs disposent des droits habituels liés à la protection des données (accès, rectification, effacement). Pour les exercer, il faut contacter l’ANJ via sa page « Vos droits ».

Où trouver de l’aide ?

L’interdiction de casino est un outil de protection, mais elle ne remplace pas un accompagnement humain. Plusieurs ressources existent :

  • Joueurs Info Service : 09 74 75 13 13 (appel anonyme et gratuit, 7j/7 de 8 h à 2 h).
  • SOS Joueurs : 09 69 39 55 12.
  • CSAPA (Centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie) : présents sur tout le territoire.
  • Evalujeu (outil ANJ en ligne) : auto-test et conseils personnalisés pour évaluer sa pratique.

Ces services offrent écoute, soutien psychologique et orientation vers des structures spécialisées.

En résumé

L’interdiction de casino est un dispositif protecteur essentiel en France.

  • Volontaire, elle permet de se protéger pendant 3 ans minimum.
  • Administrative ou judiciaire, elle s’impose pour des raisons d’ordre public ou de sanction.
  • Gérée par l’ANJ, elle bloque l’accès aux casinos et aux sites légaux de jeux d’argent.

Se faire interdire est une démarche confidentielle, gratuite et simple, qui peut constituer une étape clé dans la reprise de contrôle sur le jeu. Mais il existe aussi des solutions intermédiaires comme l’auto-exclusion ou la limitation volontaire.

Enfin, l’interdiction ne doit pas être vue comme une sanction, mais comme un outil de protection parmi d’autres, à combiner avec un accompagnement professionnel et associatif si besoin.

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